[article]
Titre : |
Les infirmières et la mort au quotidien : souffrances et enjeux |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Pauline Laporte, Auteur ; Nicolas Vonarx, Auteur |
Année de publication : |
2015 |
Article en page(s) : |
pp. 149-156 |
Résumé : |
La mort dans notre société occidentale est aujourd’hui interdite et fait l’objet de censure. Cette mort interdite exercerait trois conséquences. Premièrement, le caractère énigmatique de la mort précipiterait les Hommes dans une impasse puisqu’aucun être humain ne peut en parler comme nul ne l’a connue ou en a fait l’expérience. Deuxièmement, le désaveu sociétal de la Fin conditionnerait l’Homme au point qu’il vivrait avec un sentiment d’immortalité. Et tant que l’individu est en santé, il évacuerait de son esprit sa condition vulnérable. Troisièmement, la démission de notre société envers cette mort, plongerait l’être humain dans une solitude absolue. Comme la société a renoncé à rendre manifeste cette mort, l’Homme occidental se retrouve seul pour domestiquer cet événement incontrôlable. Confrontées à la mort au quotidien de leur pratique, les infirmières rencontrent ainsi ces conséquences et sont marquées par des souffrances, exprimées par exemple, en termes de peur, d’impuissance ou de détresse. La personne en fin de vie subit à son tour les répercussions de ces souffrances dans la mesure où les infirmières présentent un comportement d’évitement et peinent à communiquer avec elle. L’âge et l’expérience des infirmières adouciraient toutefois la rencontre avec le mourir. Plus les infirmières sont âgées, meilleure est leur attitude envers le mourir. Plus elles sont expérimentées, mieux elles acceptent la mort. Le drame du mourir concerne toutefois les infirmières qui démarrent dans la profession. Néanmoins, l’expérience vécue de l’infirmière débutante dans ce type de situation a peu été traitée dans la littérature.
Il y a pourtant lieu de saisir ce vécu puisque les nouveaux diplômés déserteraient les services où la mort se présente régulièrement en raison d’un sentiment d’insécurité. Si l’expérience vécue des infirmières débutantes était mieux comprise, des actions pourraient être alors engagées pour les jeunes diplômés piqués sur le vif par la tragédie du mourir. [RA] |
Localisation OPAC : |
St-Chamond |
Support (OPAC) : |
Article de revue |
in Revue internationale de Soins palliatifs > 04 Volume 30 (décembre 2015) . - pp. 149-156
[article] Les infirmières et la mort au quotidien : souffrances et enjeux [texte imprimé] / Pauline Laporte, Auteur ; Nicolas Vonarx, Auteur . - 2015 . - pp. 149-156. in Revue internationale de Soins palliatifs > 04 Volume 30 (décembre 2015) . - pp. 149-156
Résumé : |
La mort dans notre société occidentale est aujourd’hui interdite et fait l’objet de censure. Cette mort interdite exercerait trois conséquences. Premièrement, le caractère énigmatique de la mort précipiterait les Hommes dans une impasse puisqu’aucun être humain ne peut en parler comme nul ne l’a connue ou en a fait l’expérience. Deuxièmement, le désaveu sociétal de la Fin conditionnerait l’Homme au point qu’il vivrait avec un sentiment d’immortalité. Et tant que l’individu est en santé, il évacuerait de son esprit sa condition vulnérable. Troisièmement, la démission de notre société envers cette mort, plongerait l’être humain dans une solitude absolue. Comme la société a renoncé à rendre manifeste cette mort, l’Homme occidental se retrouve seul pour domestiquer cet événement incontrôlable. Confrontées à la mort au quotidien de leur pratique, les infirmières rencontrent ainsi ces conséquences et sont marquées par des souffrances, exprimées par exemple, en termes de peur, d’impuissance ou de détresse. La personne en fin de vie subit à son tour les répercussions de ces souffrances dans la mesure où les infirmières présentent un comportement d’évitement et peinent à communiquer avec elle. L’âge et l’expérience des infirmières adouciraient toutefois la rencontre avec le mourir. Plus les infirmières sont âgées, meilleure est leur attitude envers le mourir. Plus elles sont expérimentées, mieux elles acceptent la mort. Le drame du mourir concerne toutefois les infirmières qui démarrent dans la profession. Néanmoins, l’expérience vécue de l’infirmière débutante dans ce type de situation a peu été traitée dans la littérature.
Il y a pourtant lieu de saisir ce vécu puisque les nouveaux diplômés déserteraient les services où la mort se présente régulièrement en raison d’un sentiment d’insécurité. Si l’expérience vécue des infirmières débutantes était mieux comprise, des actions pourraient être alors engagées pour les jeunes diplômés piqués sur le vif par la tragédie du mourir. [RA] |
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St-Chamond |
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